16/07/2014

Barcelone, district de l'Eixample

L’Eixample est un des dix districts de Barcelone. Son nom signifie en catalan « l’extension », « élargissement » ou « agrandissement » et équivaut à ensanche en castillan. Ce quartier constitue en effet la plus vaste extension urbaine planifiée de Barcelone. Elle est créée lors de la mise en œuvre du Plan Cerdà de l'urbaniste Ildefons Cerdà.

Jusqu'au milieu du xixe siècle, le développement de la ville de Barcelone s'est limitée à un renouvellement du tissu urbain de son centre médiéval, cerné par des fortifications, propriétés de l'armée. Le déclassement de ces dernières, jugées obsolètes, permet à la ville d'envisager un développement hors les murs.


Barcelone, district de l'Eixample 
En 1859, le gouvernement central de Madrid adopte le plan de développement de l'ingénieur Ildefons Cerdà. Les notables barcelonais, refusant la décision de Madrid, organisent un concours entre les architectes les plus réputés de Catalogne. Antoni Rovira i Trias l'emporte en proposant un plan de ville radial-concentrique. Le gouvernement central d'Isabelle II persiste cependant à considérer son plan comme nettement plus moderne et ouvert et impose, non sans difficultés, le projet Eixample de Cerdà aux Barcelonais.

Ce projet est basé sur une répétition sérielle homogène. Les îlots d'habitation (manzanas en castillan) sont vastes et carrés (113,3 mètres sur 113,3 mètres) avec pour particularité des coins à 45 degrés. La trame de la ville est par conséquent à angle droit. Le biseautage des îlots permet la constitution de placettes à chaque angle de rue et cela était également conçu pour faciliter les virages pour les « machines à vapeur mobiles » qu'imaginait Cerdà. La plupart des rues sont larges de 20 mètres, mais les principales font 30 voire 50 mètres de large. Seuls quelques axes majeurs traversent la ville sans respecter la trame orthogonale, mais toujours en ligne droite.


Barcelone, district de l'Eixample 
La proposition de Cerdà pour la nouvelle Barcelone est évidemment une réponse radicale aux difficultés du centre-ville, étriqué, engorgé et aux conditions d'hygiène médiocres. Mais la densité envisagée initialement de 250 habitants à l'hectare ne pourra être maintenue, et en 1890, elle atteindra le nombre de 1 400 et en 1925, le nombre de 2 000, car des logements seront ajoutés en hauteur et en profondeur et dans les cas extrêmes, même les cours intérieures seront bâties.

La construction de ce quartier s'étalera jusqu'au début du xxe siècle. Les architectures employées seront un fidèle reflet de modes de l'époque, avec notamment une présence ponctuelle, mais significative du modernisme (modernismo), branche catalane de l'Art nouveau. Antoni Gaudí y réalisera une grande partie de ses œuvres, notamment la Sagrada Família, la Casa Milà et la Casa Batlló.


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L'architecture du modernismo étant particulièrement expressive, la coexistence de plusieurs œuvres peut créer certaines dissonances, notamment dans un contexte où l'homogénéité représentait la règle. C'est ainsi le cas pour ce que les Barcelonais nomment la Illa de la Discòrdia (l'îlot de la discorde), où sont juxtaposés la Casa Batlló, la Casa Amatller de Josep Puig i Cadafalch et la Casa Lleó Morera de Lluís Domènech i Montaner.

Au final, le projet de Cerdà envisageait de multiplier la surface du centre ville barcelonais de 1850 par dix. Cette extension s'inscrit dans un mouvement plus large au xixe siècle dans toute l'Europe où les villes, sous l'impulsion de la révolution industrielle, voient leur population se démultiplier et sont confrontées au souci de maîtriser cette croissance. Parmi ces extensions planifiées du xixe siècle, on peut citer la Neustadt de Strasbourg ou l'extension de Lyon à l'est du Rhône, avec notamment le quartier de la Guillotière restructurée.


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Quartiers:
La Nova Esquerra de l'Eixample
L'Antiga Esquerra de l'Eixample
Dreta de l'Eixample
Sant Antoni
Fort Pienc

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