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17/07/2015

La Pedrera de Gaudí, Barcelone

“Tout”, écrivit Gaudí, “vient du grand livre de la nature”. Ceci peut sembler être une déclaration un peu vague, mais lorsque vous visiterez un des bâtiments de Gaudí, vous comprendrez exactement ce qu’il voulait dire.

La Pedrera est un exemple réellement incroyable de cette méthode. En fait si vous vous placez au milieu de la cour doucement éclairée il est facile d’oublier que vous êtes dans un bâtiment de création humaine. Les courbes, les fers forgés ressemblants à des algues et le toit noueux de ce bâtiment barcelonais, de référence, étonne les passants de Passeig de Gracia depuis plus d’un siècle. Pourtant, pour apprécier complètement l’importance de cet édifice, il faut y entrer.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Il y a une sensation semblable à celle d’une forêt à l’intérieur de la Pedrera, l’utilisation de la lumière rappelle celle des canopées de feuilles. La structure pourrait paraître abstraite à première vue mais son architecte n’y a rien oublié. Essayez si vous le souhaitez, de trouver une seule ligne droite dans cette énorme structure.

La Pedrera fût le dernier grand projet de Gaudí avant de commencer son magnum opus, La Sagrada Familia. Malgré les similitudes d’exécution, les origines de ces deux projets ne pourraient être plus différentes. Alors que la basilique est complètement tournée vers la glorification de dieu et les merveilles de la création, La Pedrera a pour objectif de montrer la fortune d’un seul homme.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Ce qui est étonnant est que le nom original du bâtiment n’est pas La Pedrera. Il s’appelait Casa Milà, du nom du fondeur épicurien du projet Pere Milà (‘La Pedrera’ était le nom désobligeant donné par les locaux signifiant la carrière de pierre). Même avant qu’il commissionne Gaudí pour lui construire cette demeure, la réputation de Milà était celle d’un riche dandy et il était sujet des commérages de la haute société de Barcelone. Son mariage à la veuve Rosario Segimón, devenue riche en Amérique du Sud, ne fit qu’augmenter sa notoriété. La Pedrera est la réalisation d’un désir du couple ayant pour but d’impressionner les bavards de Barcelone afin de les faire taire.

La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Pour Gaudí, un dévot catholique, le projet devait avoir un important message religieux sous-jacent. Sa conception originale était de faire de la maison une grande allégorie religieuse avec en haut des statues de la Vierge Marie, de St- Michel et St-Gabriel en bronze de 4 mètres de haut. Mais le couple Milà était inquiet que leur nouvelle maison soit victime des sentiments anti-religieux qui émergeaient au sein de la classe ouvrière à Barcelone. Ils arrivèrent donc à faire retirer cette partie de la conception.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
La Pedrera fut bien restaurée par la caisse d’épargne catalane Caixa Catalanya, après avoir été négligée dans les années 80. Des visites guidées vous permettent maintenant d’accéder à différents endroits et recoins du rez-de-chaussée, à un appartement remis en état, au grenier et au toit terrasse. L’appartement donne un aperçu détaillé de la vie des riches Barcelonais qui occupèrent le bâtiment. Dans la partie surréaliste du grenier vous trouverez une exposition sur la vie et l’œuvre de l’architecte.

Etonnamment, il reste encore quelques résidents fortunés dans les appartements de La Pedrera, les visites du bâtiment sont donc faites de telle sorte que la vie privée de ses habitants soit protégée. La Caixa Catalunya a récemment lancé la visite ‘Pedrera Secrète’, à réserver a l’avance, qui a lieu le soir (21:30-22:30). Cette opportunité d’explorer La Pedrera offre un regard intime sur la vie des premiers habitants du bâtiment.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Il est difficile de ne pas vous sentir comme un grand enfant en se promenant sur le toit terrasse plein de cheminées couvertes de mosaïque couleur crème et d’arches élégantes. Le tout étant couronné par les belles vues sur toute la ville qu’il a tellement changée (Casa Batlló et la Sagrada Família se trouvent proches).

C’est par-dessus tout l’endroit qui vous fait apprécier l’importance novatrice de Gaudí, l’architecte qui transforma Barcelone pour toujours.

13/07/2015

Barcelone, district de l'Eixample

L’Eixample est un des dix districts de Barcelone. Son nom signifie en catalan « l’extension », « élargissement » ou « agrandissement » et équivaut à ensanche en castillan. Ce quartier constitue en effet la plus vaste extension urbaine planifiée de Barcelone. Elle est créée lors de la mise en œuvre du Plan Cerdà de l'urbaniste Ildefons Cerdà.

Jusqu'au milieu du xixe siècle, le développement de la ville de Barcelone s'est limitée à un renouvellement du tissu urbain de son centre médiéval, cerné par des fortifications, propriétés de l'armée. Le déclassement de ces dernières, jugées obsolètes, permet à la ville d'envisager un développement hors les murs.


Barcelone, district de l'Eixample 
En 1859, le gouvernement central de Madrid adopte le plan de développement de l'ingénieur Ildefons Cerdà. Les notables barcelonais, refusant la décision de Madrid, organisent un concours entre les architectes les plus réputés de Catalogne. Antoni Rovira i Trias l'emporte en proposant un plan de ville radial-concentrique. Le gouvernement central d'Isabelle II persiste cependant à considérer son plan comme nettement plus moderne et ouvert et impose, non sans difficultés, le projet Eixample de Cerdà aux Barcelonais.

Ce projet est basé sur une répétition sérielle homogène. Les îlots d'habitation (manzanas en castillan) sont vastes et carrés (113,3 mètres sur 113,3 mètres) avec pour particularité des coins à 45 degrés. La trame de la ville est par conséquent à angle droit. Le biseautage des îlots permet la constitution de placettes à chaque angle de rue et cela était également conçu pour faciliter les virages pour les « machines à vapeur mobiles » qu'imaginait Cerdà. La plupart des rues sont larges de 20 mètres, mais les principales font 30 voire 50 mètres de large. Seuls quelques axes majeurs traversent la ville sans respecter la trame orthogonale, mais toujours en ligne droite.


Barcelone, district de l'Eixample 
La proposition de Cerdà pour la nouvelle Barcelone est évidemment une réponse radicale aux difficultés du centre-ville, étriqué, engorgé et aux conditions d'hygiène médiocres. Mais la densité envisagée initialement de 250 habitants à l'hectare ne pourra être maintenue, et en 1890, elle atteindra le nombre de 1 400 et en 1925, le nombre de 2 000, car des logements seront ajoutés en hauteur et en profondeur et dans les cas extrêmes, même les cours intérieures seront bâties.

La construction de ce quartier s'étalera jusqu'au début du xxe siècle. Les architectures employées seront un fidèle reflet de modes de l'époque, avec notamment une présence ponctuelle, mais significative du modernisme (modernismo), branche catalane de l'Art nouveau. Antoni Gaudí y réalisera une grande partie de ses œuvres, notamment la Sagrada Família, la Casa Milà et la Casa Batlló.


Barcelone, district de l'Eixample 
L'architecture du modernismo étant particulièrement expressive, la coexistence de plusieurs œuvres peut créer certaines dissonances, notamment dans un contexte où l'homogénéité représentait la règle. C'est ainsi le cas pour ce que les Barcelonais nomment la Illa de la Discòrdia (l'îlot de la discorde), où sont juxtaposés la Casa Batlló, la Casa Amatller de Josep Puig i Cadafalch et la Casa Lleó Morera de Lluís Domènech i Montaner.

Au final, le projet de Cerdà envisageait de multiplier la surface du centre ville barcelonais de 1850 par dix. Cette extension s'inscrit dans un mouvement plus large au xixe siècle dans toute l'Europe où les villes, sous l'impulsion de la révolution industrielle, voient leur population se démultiplier et sont confrontées au souci de maîtriser cette croissance. Parmi ces extensions planifiées du xixe siècle, on peut citer la Neustadt de Strasbourg ou l'extension de Lyon à l'est du Rhône, avec notamment le quartier de la Guillotière restructurée.


Barcelone, district de l'Eixample 

Quartiers:
La Nova Esquerra de l'Eixample
L'Antiga Esquerra de l'Eixample
Dreta de l'Eixample
Sant Antoni
Fort Pienc

21/02/2015

Route du modernisme à Barcelone

Une promenade dans Barcelone, capitale mondiale du modernisme, la Ruta del Modernisme. Un itinéraire à la découverte des monuments moderniste de Barcelone. Tout le long du parcours vous serez guidés par les symboles au sol suivant : 

Route du modernisme à Barcelone
Voici la carte de l'itinéraire :

Route du modernisme à Barcelone
Le centre de Barcelone, dans le quartier de l'Eixample, est jalonné d'immeubles construits par les architectes modernistes ou Art nouveau catalans des XIXe et XXe siècles pour la bourgeoisie de l’époque. Puig i Cadafalch, Doménech i Montaner et le célèbre Antoni Gaudí ont fait de Barcelone, par leurs travaux et leur art, la capitale de la Méditerranée occidentale que l’on connaît aujourd’hui.

Route du modernisme, Casa Calvet, Barcelone
Cette route, qui peut être réalisée en une journée à bicyclette ou à pied, vous permettra de parcourir le quartier de l’Eixample, ancien faubourg de Barcelone. Il s’agit d’un réseau urbain conçu par l’architecte Ildefons Cerdà au milieu du XIXe siècle, qui constitue à lui seul l’un des grands symboles de la capitale catalane. C’est dans ses rues et ses avenues que se trouvent la plupart des édifices modernistes les plus emblématiques de la ville.

Route du modernisme, Passeig de Gracia, Barcelone
Rien de mieux pour commencer cette promenade que la place de Catalunya, véritable centre névralgique et point de rencontre traditionnel des habitants et visiteurs. C’est tout près de là, au numéro 48 de la rue Casp, qu’Antoni Gaudí a construit son premier immeuble résidentiel destiné à une famille bourgeoise de fabricants textiles : la Casa Calvet. Sa symétrie, son équilibre et sa façade en font l’une des œuvres les plus conservatrices de l’architecte.

Route du modernisme, Manzana de la Discordia, Barcelone
Nous rejoignons ensuite l’avenue Passeig de Gràcia, que nous empruntons en laissant derrière nous la place de Catalunya. Un peu plus loin, nous voyons, sur notre gauche, la célèbre « Manzana de la Discordia », un tronçon d’avenue qui regroupe de façon pratiquement contiguë (numéros 35, 41 et 43) trois immeubles conçus par les trois plus grands architectes du modernisme catalan : la Casa Lleó Morera de Doménech i Montanerla Casa Amatller de Puig i Cadafalch et la Casa Batlló de Gaudí.

Route du modernisme, Casa Viuda Marfà, Barcelone
À l’angle suivant, sur notre gauche, au numéro 225 de la rue d’Aragó, se dresse l’immeuble des éditions Montaner i Simó (Doménech i Montaner), aujourd’hui occupé par la Fondation « Antoni Tàpies ».

Poursuivant notre promenade sur le Passeig de Gràcia, à quelques pas (au numéro 66) se trouve la Casa Viuda Marfà (de Manuel Comas). Plus loin encore, à l’angle de la rue Provença, se dresse l’immeuble le plus emblématique de Barcelone : la Casa Milà, ou La Pedrera, l’un des ouvrages les plus célèbres d’Antoni Gaudí et sans aucun doute les plus visités du Passeig de Gràcia.

Route du modernisme, Casa Batlo', Barcelone
Nous rejoignons alors l’avenue Diagonal, où se concentrent plusieurs immeubles intéressants : la Casa Comalat (442, avenue Diagonal) de Salvador Valeri, la Casa Fuster (132, Passeig de Gracia) de Doménech i Montaner, et trois ouvrages de Puig i Cadafalch : la Casa Serra (126, Rambla de Catalunya), le palais du Baró de Quadras et la Casa Terrades (ou « Casa de les Punxes »), toutes deux donnant également sur l’avenue Diagonal (respectivement aux numéros 373 et 416-420).

Nous empruntons l’avenue Diagonal jusqu’à la rue Roger de Llúria, que nous prenons à droite pour rejoindre la rue Mallorca où se dresse, au numéro 291, la Casa Thomas de Doménech i Montaner. Reprenant ensuite la rue Roger de Llúria jusqu’à la rue València, nous découvrons, au numéro 339, la Casa Llopis-Bofill d’Antoni Maria Gallissà, ornée de sgraffites de Jujol.

Route du modernisme, La Pedrera, Barcelone
Nous reprenons ensuite la Diagonal pour gagner l’avenue Passeig Sant Joan que nous empruntons à droite jusqu’au numéro 108, où se trouve la Casa Macaya (Puig i Cadafalch). À seulement deux rues de là se dressent les imposantes tours de la basilique de la Sagrada Familia, chef-d’œuvre de Gaudí et du modernisme, l’un des monuments les plus visités d’Europe.

Nous poursuivons notre route par l'avenue Gaudí, jalonnée de lampadaires modernistes, jusqu'à l'enceinte jardinée de l’hôpital de la Santa Creu i Sant Pau de Doménech i Montaner, dernier bastion du modernisme que nous visiterons dans le quartier de l’Eixample.

Route du modernisme, La Casa Fuster, Barcelone
Nous pouvons compléter notre visite par la découverte d’autres immeubles modernistes de Barcelone, situés en dehors de ce quartier. L’auditorium Palau de la Música Catalana, œuvre majeure de Doménech i Montaner récemment restaurée et réhabilitée sous la direction d’Óscar Tusquets, par exemple, est particulièrement digne de mention.

L’ancienne usine Casaramona, sur la colline de Montjuïc, est également un ouvrage de Puig i Cadafalch aujourd’hui reconverti en centre d’expositions « CaixaForum ». Le rez-de-chaussée de la Casa Martí, toujours du même architecte et située au numéro 3 de la rue Montsió, dans le quartier gothique, est encore occupé par la légendaire taverne d’Els Quatre Gats, point de rencontre des artistes et intellectuels de l’époque.

20/07/2014

La Pedrera de Gaudí, Barcelone

“Tout”, écrivit Gaudí, “vient du grand livre de la nature”. Ceci peut sembler être une déclaration un peu vague, mais lorsque vous visiterez un des bâtiments de Gaudí, vous comprendrez exactement ce qu’il voulait dire.

La Pedrera est un exemple réellement incroyable de cette méthode. En fait si vous vous placez au milieu de la cour doucement éclairée il est facile d’oublier que vous êtes dans un bâtiment de création humaine. Les courbes, les fers forgés ressemblants à des algues et le toit noueux de ce bâtiment barcelonais, de référence, étonne les passants de Passeig de Gracia depuis plus d’un siècle. Pourtant, pour apprécier complètement l’importance de cet édifice, il faut y entrer.

La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Il y a une sensation semblable à celle d’une forêt à l’intérieur de la Pedrera, l’utilisation de la lumière rappelle celle des canopées de feuilles. La structure pourrait paraître abstraite à première vue mais son architecte n’y a rien oublié. Essayez si vous le souhaitez, de trouver une seule ligne droite dans cette énorme structure.

La Pedrera fût le dernier grand projet de Gaudí avant de commencer son magnum opus, La Sagrada Familia. Malgré les similitudes d’exécution, les origines de ces deux projets ne pourraient être plus différentes. Alors que la basilique est complètement tournée vers la glorification de dieu et les merveilles de la création, La Pedrera a pour objectif de montrer la fortune d’un seul homme.

La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Ce qui est étonnant est que le nom original du bâtiment n’est pas La Pedrera. Il s’appelait Casa Milà, du nom du fondeur épicurien du projet Pere Milà (‘La Pedrera’ était le nom désobligeant donné par les locaux signifiant la carrière de pierre). Même avant qu’il commissionne Gaudí pour lui construire cette demeure, la réputation de Milà était celle d’un riche dandy et il était sujet des commérages de la haute société de Barcelone. Son mariage à la veuve Rosario Segimón, devenue riche en Amérique du Sud, ne fit qu’augmenter sa notoriété. La Pedrera est la réalisation d’un désir du couple ayant pour but d’impressionner les bavards de Barcelone afin de les faire taire.

La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Pour Gaudí, un dévot catholique, le projet devait avoir un important message religieux sous-jacent. Sa conception originale était de faire de la maison une grande allégorie religieuse avec en haut des statues de la Vierge Marie, de St- Michel et St-Gabriel en bronze de 4 mètres de haut. Mais le couple Milà était inquiet que leur nouvelle maison soit victime des sentiments anti-religieux qui émergeaient au sein de la classe ouvrière à Barcelone. Ils arrivèrent donc à faire retirer cette partie de la conception.

La Pedrera de Gaudí, Barcelone
La Pedrera fut bien restaurée par la caisse d’épargne catalane Caixa Catalanya, après avoir été négligée dans les années 80. Des visites guidées vous permettent maintenant d’accéder à différents endroits et recoins du rez-de-chaussée, à un appartement remis en état, au grenier et au toit terrasse. L’appartement donne un aperçu détaillé de la vie des riches Barcelonais qui occupèrent le bâtiment. Dans la partie surréaliste du grenier vous trouverez une exposition sur la vie et l’œuvre de l’architecte.

Etonnamment, il reste encore quelques résidents fortunés dans les appartements de La Pedrera, les visites du bâtiment sont donc faites de telle sorte que la vie privée de ses habitants soit protégée. La Caixa Catalunya a récemment lancé la visite ‘Pedrera Secrète’, à réserver a l’avance, qui a lieu le soir (21:30-22:30). Cette opportunité d’explorer La Pedrera offre un regard intime sur la vie des premiers habitants du bâtiment.

La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Il est difficile de ne pas vous sentir comme un grand enfant en se promenant sur le toit terrasse plein de cheminées couvertes de mosaïque couleur crème et d’arches élégantes. Le tout étant couronné par les belles vues sur toute la ville qu’il a tellement changée (Casa Batlló et la Sagrada Família se trouvent proches).

C’est par-dessus tout l’endroit qui vous fait apprécier l’importance novatrice de Gaudí, l’architecte qui transforma Barcelone pour toujours.

16/07/2014

Barcelone, district de l'Eixample

L’Eixample est un des dix districts de Barcelone. Son nom signifie en catalan « l’extension », « élargissement » ou « agrandissement » et équivaut à ensanche en castillan. Ce quartier constitue en effet la plus vaste extension urbaine planifiée de Barcelone. Elle est créée lors de la mise en œuvre du Plan Cerdà de l'urbaniste Ildefons Cerdà.

Jusqu'au milieu du xixe siècle, le développement de la ville de Barcelone s'est limitée à un renouvellement du tissu urbain de son centre médiéval, cerné par des fortifications, propriétés de l'armée. Le déclassement de ces dernières, jugées obsolètes, permet à la ville d'envisager un développement hors les murs.


Barcelone, district de l'Eixample 
En 1859, le gouvernement central de Madrid adopte le plan de développement de l'ingénieur Ildefons Cerdà. Les notables barcelonais, refusant la décision de Madrid, organisent un concours entre les architectes les plus réputés de Catalogne. Antoni Rovira i Trias l'emporte en proposant un plan de ville radial-concentrique. Le gouvernement central d'Isabelle II persiste cependant à considérer son plan comme nettement plus moderne et ouvert et impose, non sans difficultés, le projet Eixample de Cerdà aux Barcelonais.

Ce projet est basé sur une répétition sérielle homogène. Les îlots d'habitation (manzanas en castillan) sont vastes et carrés (113,3 mètres sur 113,3 mètres) avec pour particularité des coins à 45 degrés. La trame de la ville est par conséquent à angle droit. Le biseautage des îlots permet la constitution de placettes à chaque angle de rue et cela était également conçu pour faciliter les virages pour les « machines à vapeur mobiles » qu'imaginait Cerdà. La plupart des rues sont larges de 20 mètres, mais les principales font 30 voire 50 mètres de large. Seuls quelques axes majeurs traversent la ville sans respecter la trame orthogonale, mais toujours en ligne droite.


Barcelone, district de l'Eixample 
La proposition de Cerdà pour la nouvelle Barcelone est évidemment une réponse radicale aux difficultés du centre-ville, étriqué, engorgé et aux conditions d'hygiène médiocres. Mais la densité envisagée initialement de 250 habitants à l'hectare ne pourra être maintenue, et en 1890, elle atteindra le nombre de 1 400 et en 1925, le nombre de 2 000, car des logements seront ajoutés en hauteur et en profondeur et dans les cas extrêmes, même les cours intérieures seront bâties.

La construction de ce quartier s'étalera jusqu'au début du xxe siècle. Les architectures employées seront un fidèle reflet de modes de l'époque, avec notamment une présence ponctuelle, mais significative du modernisme (modernismo), branche catalane de l'Art nouveau. Antoni Gaudí y réalisera une grande partie de ses œuvres, notamment la Sagrada Família, la Casa Milà et la Casa Batlló.


Barcelone, district de l'Eixample 
L'architecture du modernismo étant particulièrement expressive, la coexistence de plusieurs œuvres peut créer certaines dissonances, notamment dans un contexte où l'homogénéité représentait la règle. C'est ainsi le cas pour ce que les Barcelonais nomment la Illa de la Discòrdia (l'îlot de la discorde), où sont juxtaposés la Casa Batlló, la Casa Amatller de Josep Puig i Cadafalch et la Casa Lleó Morera de Lluís Domènech i Montaner.

Au final, le projet de Cerdà envisageait de multiplier la surface du centre ville barcelonais de 1850 par dix. Cette extension s'inscrit dans un mouvement plus large au xixe siècle dans toute l'Europe où les villes, sous l'impulsion de la révolution industrielle, voient leur population se démultiplier et sont confrontées au souci de maîtriser cette croissance. Parmi ces extensions planifiées du xixe siècle, on peut citer la Neustadt de Strasbourg ou l'extension de Lyon à l'est du Rhône, avec notamment le quartier de la Guillotière restructurée.


Barcelone, district de l'Eixample 

Quartiers:
La Nova Esquerra de l'Eixample
L'Antiga Esquerra de l'Eixample
Dreta de l'Eixample
Sant Antoni
Fort Pienc

23/05/2014

La Pedrera de Gaudí, Barcelone

“Tout”, écrivit Gaudí, “vient du grand livre de la nature”. Ceci peut sembler être une déclaration un peu vague, mais lorsque vous visiterez un des bâtiments de Gaudí, vous comprendrez exactement ce qu’il voulait dire.

La Pedrera est un exemple réellement incroyable de cette méthode. En fait si vous vous placez au milieu de la cour doucement éclairée il est facile d’oublier que vous êtes dans un bâtiment de création humaine. Les courbes, les fers forgés ressemblants à des algues et le toit noueux de ce bâtiment barcelonais, de référence, étonne les passants de Passeig de Gracia depuis plus d’un siècle. Pourtant, pour apprécier complètement l’importance de cet édifice, il faut y entrer.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Il y a une sensation semblable à celle d’une forêt à l’intérieur de la Pedrera, l’utilisation de la lumière rappelle celle des canopées de feuilles. La structure pourrait paraître abstraite à première vue mais son architecte n’y a rien oublié. Essayez si vous le souhaitez, de trouver une seule ligne droite dans cette énorme structure.

La Pedrera fût le dernier grand projet de Gaudí avant de commencer son magnum opus, La Sagrada Familia. Malgré les similitudes d’exécution, les origines de ces deux projets ne pourraient être plus différentes. Alors que la basilique est complètement tournée vers la glorification de dieu et les merveilles de la création, La Pedrera a pour objectif de montrer la fortune d’un seul homme.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Ce qui est étonnant est que le nom original du bâtiment n’est pas La Pedrera. Il s’appelait Casa Milà, du nom du fondeur épicurien du projet Pere Milà (‘La Pedrera’ était le nom désobligeant donné par les locaux signifiant la carrière de pierre). Même avant qu’il commissionne Gaudí pour lui construire cette demeure, la réputation de Milà était celle d’un riche dandy et il était sujet des commérages de la haute société de Barcelone. Son mariage à la veuve Rosario Segimón, devenue riche en Amérique du Sud, ne fit qu’augmenter sa notoriété. La Pedrera est la réalisation d’un désir du couple ayant pour but d’impressionner les bavards de Barcelone afin de les faire taire.

La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Pour Gaudí, un dévot catholique, le projet devait avoir un important message religieux sous-jacent. Sa conception originale était de faire de la maison une grande allégorie religieuse avec en haut des statues de la Vierge Marie, de St- Michel et St-Gabriel en bronze de 4 mètres de haut. Mais le couple Milà était inquiet que leur nouvelle maison soit victime des sentiments anti-religieux qui émergeaient au sein de la classe ouvrière à Barcelone. Ils arrivèrent donc à faire retirer cette partie de la conception.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
La Pedrera fut bien restaurée par la caisse d’épargne catalane Caixa Catalanya, après avoir été négligée dans les années 80. Des visites guidées vous permettent maintenant d’accéder à différents endroits et recoins du rez-de-chaussée, à un appartement remis en état, au grenier et au toit terrasse. L’appartement donne un aperçu détaillé de la vie des riches Barcelonais qui occupèrent le bâtiment. Dans la partie surréaliste du grenier vous trouverez une exposition sur la vie et l’œuvre de l’architecte.

Etonnamment, il reste encore quelques résidents fortunés dans les appartements de La Pedrera, les visites du bâtiment sont donc faites de telle sorte que la vie privée de ses habitants soit protégée. La Caixa Catalunya a récemment lancé la visite ‘Pedrera Secrète’, à réserver a l’avance, qui a lieu le soir (21:30-22:30). Cette opportunité d’explorer La Pedrera offre un regard intime sur la vie des premiers habitants du bâtiment.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Il est difficile de ne pas vous sentir comme un grand enfant en se promenant sur le toit terrasse plein de cheminées couvertes de mosaïque couleur crème et d’arches élégantes. Le tout étant couronné par les belles vues sur toute la ville qu’il a tellement changée (Casa Batlló et la Sagrada Família se trouvent proches).

C’est par-dessus tout l’endroit qui vous fait apprécier l’importance novatrice de Gaudí, l’architecte qui transforma Barcelone pour toujours.

16/03/2014

La Pedrera de Gaudí, Barcelone

“Tout”, écrivit Gaudí, “vient du grand livre de la nature”. Ceci peut sembler être une déclaration un peu vague, mais lorsque vous visiterez un des bâtiments de Gaudí, vous comprendrez exactement ce qu’il voulait dire.

La Pedrera est un exemple réellement incroyable de cette méthode. En fait si vous vous placez au milieu de la cour doucement éclairée il est facile d’oublier que vous êtes dans un bâtiment de création humaine. Les courbes, les fers forgés ressemblants à des algues et le toit noueux de ce bâtiment barcelonais, de référence, étonne les passants de Passeig de Gracia depuis plus d’un siècle. Pourtant, pour apprécier complètement l’importance de cet édifice, il faut y entrer.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Il y a une sensation semblable à celle d’une forêt à l’intérieur de la Pedrera, l’utilisation de la lumière rappelle celle des canopées de feuilles. La structure pourrait paraître abstraite à première vue mais son architecte n’y a rien oublié. Essayez si vous le souhaitez, de trouver une seule ligne droite dans cette énorme structure.

La Pedrera fût le dernier grand projet de Gaudí avant de commencer son magnum opus, La Sagrada Familia. Malgré les similitudes d’exécution, les origines de ces deux projets ne pourraient être plus différentes. Alors que la basilique est complètement tournée vers la glorification de dieu et les merveilles de la création, La Pedrera a pour objectif de montrer la fortune d’un seul homme.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Ce qui est étonnant est que le nom original du bâtiment n’est pas La Pedrera. Il s’appelait Casa Milà, du nom du fondeur épicurien du projet Pere Milà (‘La Pedrera’ était le nom désobligeant donné par les locaux signifiant la carrière de pierre). Même avant qu’il commissionne Gaudí pour lui construire cette demeure, la réputation de Milà était celle d’un riche dandy et il était sujet des commérages de la haute société de Barcelone. Son mariage à la veuve Rosario Segimón, devenue riche en Amérique du Sud, ne fit qu’augmenter sa notoriété. La Pedrera est la réalisation d’un désir du couple ayant pour but d’impressionner les bavards de Barcelone afin de les faire taire.

La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Pour Gaudí, un dévot catholique, le projet devait avoir un important message religieux sous-jacent. Sa conception originale était de faire de la maison une grande allégorie religieuse avec en haut des statues de la Vierge Marie, de St- Michel et St-Gabriel en bronze de 4 mètres de haut. Mais le couple Milà était inquiet que leur nouvelle maison soit victime des sentiments anti-religieux qui émergeaient au sein de la classe ouvrière à Barcelone. Ils arrivèrent donc à faire retirer cette partie de la conception.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
La Pedrera fut bien restaurée par la caisse d’épargne catalane Caixa Catalanya, après avoir été négligée dans les années 80. Des visites guidées vous permettent maintenant d’accéder à différents endroits et recoins du rez-de-chaussée, à un appartement remis en état, au grenier et au toit terrasse. L’appartement donne un aperçu détaillé de la vie des riches Barcelonais qui occupèrent le bâtiment. Dans la partie surréaliste du grenier vous trouverez une exposition sur la vie et l’œuvre de l’architecte.

Etonnamment, il reste encore quelques résidents fortunés dans les appartements de La Pedrera, les visites du bâtiment sont donc faites de telle sorte que la vie privée de ses habitants soit protégée. La Caixa Catalunya a récemment lancé la visite ‘Pedrera Secrète’, à réserver a l’avance, qui a lieu le soir (21:30-22:30). Cette opportunité d’explorer La Pedrera offre un regard intime sur la vie des premiers habitants du bâtiment.


La Pedrera de Gaudí, Barcelone
Il est difficile de ne pas vous sentir comme un grand enfant en se promenant sur le toit terrasse plein de cheminées couvertes de mosaïque couleur crème et d’arches élégantes. Le tout étant couronné par les belles vues sur toute la ville qu’il a tellement changée (Casa Batlló et la Sagrada Família se trouvent proches).

C’est par-dessus tout l’endroit qui vous fait apprécier l’importance novatrice de Gaudí, l’architecte qui transforma Barcelone pour toujours.

02/03/2014

Route du modernisme à Barcelone

Une promenade dans Barcelone, capitale mondiale du modernisme, la Ruta del Modernisme. Un itinéraire à la découverte des monuments moderniste de Barcelone. Tout le long du parcours vous serez guidés par les symboles au sol suivant : 


Route du modernisme à Barcelone
Voici la carte de l'itinéraire :


Route du modernisme à Barcelone
Le centre de Barcelone, dans le quartier de l'Eixample, est jalonné d'immeubles construits par les architectes modernistes ou Art nouveau catalans des XIXe et XXe siècles pour la bourgeoisie de l’époque. Puig i Cadafalch, Doménech i Montaner et le célèbre Antoni Gaudí ont fait de Barcelone, par leurs travaux et leur art, la capitale de la Méditerranée occidentale que l’on connaît aujourd’hui.


Route du modernisme, Casa Calvet, Barcelone
Cette route, qui peut être réalisée en une journée à bicyclette ou à pied, vous permettra de parcourir le quartier de l’Eixample, ancien faubourg de Barcelone. Il s’agit d’un réseau urbain conçu par l’architecte Ildefons Cerdà au milieu du XIXe siècle, qui constitue à lui seul l’un des grands symboles de la capitale catalane. C’est dans ses rues et ses avenues que se trouvent la plupart des édifices modernistes les plus emblématiques de la ville.


Route du modernisme, Passeig de Gracia, Barcelone
Rien de mieux pour commencer cette promenade que la place de Catalunya, véritable centre névralgique et point de rencontre traditionnel des habitants et visiteurs. C’est tout près de là, au numéro 48 de la rue Casp, qu’Antoni Gaudí a construit son premier immeuble résidentiel destiné à une famille bourgeoise de fabricants textiles : la Casa Calvet. Sa symétrie, son équilibre et sa façade en font l’une des œuvres les plus conservatrices de l’architecte.


Route du modernisme, Manzana de la Discordia, Barcelone
Nous rejoignons ensuite l’avenue Passeig de Gràcia, que nous empruntons en laissant derrière nous la place de Catalunya. Un peu plus loin, nous voyons, sur notre gauche, la célèbre « Manzana de la Discordia », un tronçon d’avenue qui regroupe de façon pratiquement contiguë (numéros 35, 41 et 43) trois immeubles conçus par les trois plus grands architectes du modernisme catalan : la Casa Lleó Morera de Doménech i Montanerla Casa Amatller de Puig i Cadafalch et la Casa Batlló de Gaudí.


Route du modernisme, Casa Viuda Marfà, Barcelone
À l’angle suivant, sur notre gauche, au numéro 225 de la rue d’Aragó, se dresse l’immeuble des éditions Montaner i Simó (Doménech i Montaner), aujourd’hui occupé par la Fondation « Antoni Tàpies ».

Poursuivant notre promenade sur le Passeig de Gràcia, à quelques pas (au numéro 66) se trouve la Casa Viuda Marfà (de Manuel Comas). Plus loin encore, à l’angle de la rue Provença, se dresse l’immeuble le plus emblématique de Barcelone : la Casa Milà, ou La Pedrera, l’un des ouvrages les plus célèbres d’Antoni Gaudí et sans aucun doute les plus visités du Passeig de Gràcia.


Route du modernisme, Casa Batlo', Barcelone
Nous rejoignons alors l’avenue Diagonal, où se concentrent plusieurs immeubles intéressants : la Casa Comalat (442, avenue Diagonal) de Salvador Valeri, la Casa Fuster (132, Passeig de Gracia) de Doménech i Montaner, et trois ouvrages de Puig i Cadafalch : la Casa Serra (126, Rambla de Catalunya), le palais du Baró de Quadras et la Casa Terrades (ou « Casa de les Punxes »), toutes deux donnant également sur l’avenue Diagonal (respectivement aux numéros 373 et 416-420).

Nous empruntons l’avenue Diagonal jusqu’à la rue Roger de Llúria, que nous prenons à droite pour rejoindre la rue Mallorca où se dresse, au numéro 291, la Casa Thomas de Doménech i Montaner. Reprenant ensuite la rue Roger de Llúria jusqu’à la rue València, nous découvrons, au numéro 339, la Casa Llopis-Bofill d’Antoni Maria Gallissà, ornée de sgraffites de Jujol.


Route du modernisme, La Pedrera, Barcelone
Nous reprenons ensuite la Diagonal pour gagner l’avenue Passeig Sant Joan que nous empruntons à droite jusqu’au numéro 108, où se trouve la Casa Macaya (Puig i Cadafalch). À seulement deux rues de là se dressent les imposantes tours de la basilique de la Sagrada Familia, chef-d’œuvre de Gaudí et du modernisme, l’un des monuments les plus visités d’Europe.

Nous poursuivons notre route par l'avenue Gaudí, jalonnée de lampadaires modernistes, jusqu'à l'enceinte jardinée de l’hôpital de la Santa Creu i Sant Pau de Doménech i Montaner, dernier bastion du modernisme que nous visiterons dans le quartier de l’Eixample.


Route du modernisme, La Casa Fuster, Barcelone
Nous pouvons compléter notre visite par la découverte d’autres immeubles modernistes de Barcelone, situés en dehors de ce quartier. L’auditorium Palau de la Música Catalana, œuvre majeure de Doménech i Montaner récemment restaurée et réhabilitée sous la direction d’Óscar Tusquets, par exemple, est particulièrement digne de mention.

L’ancienne usine Casaramona, sur la colline de Montjuïc, est également un ouvrage de Puig i Cadafalch aujourd’hui reconverti en centre d’expositions « CaixaForum ». Le rez-de-chaussée de la Casa Martí, toujours du même architecte et située au numéro 3 de la rue Montsió, dans le quartier gothique, est encore occupé par la légendaire taverne d’Els Quatre Gats, point de rencontre des artistes et intellectuels de l’époque.